Les propos de Light étaient très profonds, comme toujours. Ils rappelaient à Karambo à quel point son neurone était vide en comparaison du sien. Par chance, la brunette excellait dans l’art de l’illusion. D’ailleurs, sa réputation entière ne tenait qu’en ses talents de comédienne. Lorsque Light mentionna les tendances MlBiste du concept de destruction créatrice, Karambo pinça des lèvres. Elle ne pouvait pas admettre que les faillites de ses bouates n’avaient jamais été volontaires. Ce serait admettre une faille considérable dans ses compétences de patronne, dont elle tentait au contraire de convaincre le zouk.

«   Ce que j’essaye de te dire, Light, c’est qu’il ne faut pas craindre les caprices de l’économie de Vlurx. Tu as raison, un havre de répit, de paix, de bonne humeur. C’est ce qui fait la bouate dont tu pourras être fier. Et pour cela, il n’est pas nécessaire de travailler. Car faire vivre ce cocon, ce n’est pas un effort, c’est un plaisir. Et c’est un plaisir, pour lequel je serai tout à fait disposée à faire des efforts.  »

Satisfaite de la manière dont elle avait embrouillée son interlocuteur pour l’éloigner de l’idée de la faire travailler, Karambo se mit à sourire.

«  Nous sommes donc d’accord. Je ferai ça ! »

Mais la brunette n’avait pas tout à fait réglé ce qui restait en suspens. Elle ajouta :

« Et ce tour de l’entreprise ? On le fait quand ? »

Light masqua si bien sa partie de plouk en cours que Karambo n'y vit que du feu. Elle lui proposa donc très naïvement ses services professionnels, sans se douter une seule seconde que Light était du genre à tirer au flan. Si elle l'avait su, nul doute qu'elle aurait pu lui proposer des activités plus distrayantes que de couler des bouates. Elle sentait d'ailleurs que son patron ne comprenait pas tout le génie dont elle avait fait preuve par le passé. Light était revenu à plusieurs reprises en ville, mais il était tout de même resté assez en retrait. Et Karambo doutait que son attention se soit portée sur elle à l'occasion de ses brefs retours. Elle s'installa donc sur la chaise qu'il lui proposait et s'éclaircit finalement la gorge afin de dissiper tout malentendu.

" Light, Light, Light ... C'est de la destruction créatrice ! Il ne faut pas retenir que les bouates ont coulé, il faut retenir que, le temps où elles ont été opérationnelles, elles ont été créatrices d'activité, de struls, et même de couples par moment. Savais-tu, par exemple, que le petit couple qui va parfois fourrer les bloubz à zig, chez Catfish, s'est rapproché dans kah de mes anciennes bouates ? Bien sûr, elle a périt dans les flammes. Mais ce n'est pas ce qu'il faut retenir. "

A cette évocation, Karambo tenta néanmoins de retenir ses larmes.

" Tu sais Light, la grande astuce, quand tu es chef d'entreprise, c'est de ne surtout pas te soucier des comptes. Il faut se soucier des zouks et des zoukettes qui font tourner la bouate. Ils doivent être ta seule priorité. Leur bien être est plus important que les profits. Car leur bien être créé du profit. Tu me suis ? Bon c'est sûr que c'est du boulot, créer de l'émulation sans pour autant être sur leurs dos. Zigième astuce d'ailleurs : les exploités détestent qu'on soit sur leurs dos. En général, ils le font très bien tous seuls. Il faut être bienveillant. Un peu à Son image. Ne jamais trop s'occuper de rien, mais s'occuper de tout. Oui, voilà, c'est ça ... Il faut suivre l'exemple de Schnibble."

Très occupée à ne rien faire, Karambo esquissa un léger sourire en repensant à la fois où Light lui avait suggéré de travailler. Il avait vraiment le sens de l'humour. Encore amusée par le trait d'esprit de son boss, la brunette passa devant son burow. Elle décida de toquer, puis entra doucement.

" Bonjour Light. J'espère que je te dérange, car je n'ai rien de mieux à faire. "

Elle s'approcha et fit le tour du burow, bien incapable de rester du mauvais côté du pouvoir.

" J'ai réfléchi, et à défaut de faire le job pour lequel tu m'as embauchée, je peux peut-être me rendre utile autrement. "

Un oeil distrait sur l'écran d'ordinateur, elle ajouta :

" J'ai une petite expérience d'exploit... de cheffe d'entreprise tu sais. Et je n'ai perdu que zig ou sto de mes bouates ! "

La brunette n'eut pas le temps de répondre à son nouveau biz... protégé, qu'elle fut interrompue par son ancien biz... protégé. Elle fronça les sourcils alors qu'il parlait sans même reprendre sa respiration. Lorsqu'il proposa sa kahière tâche à Henry, le visage de Karambo s'illumina. Avant de lui laisser l'occasion de repartir en pause, elle attrapa Molmol par le bras, le tira vers elle et lui fit un gros gros câlin.

" Je suis fière de toi mon ancien biz... protégé ! " Elle se tourna vers Henry. "Tu vois quel censeur d'exception tu vas devenir grâce à moi ?" Un large sourire accompagna la question purement réthorique de la zoukette. " C'est vraiment agréable de voir après tant d'années que son travail acharné a porté ses fruits ! " Elle se souvint qu'Ajuntapall était encore là, et lui glissa un regard entendu. " Tu dois être fier aussi, ô grand chef. Même si tu ne laisses jamais rien paraitre ..... " Elle se rapprocha pas très discrètement d'Ajun et chuchota : " Allez, un petit milimètre plus haut le coin des lèvres, comme on a vu à l'entrainement ... "

Elle reporta son attention sur Henry.

" Voilà, nettoyer le burow de Molmol, c'est un parfait exercice pour ... eh bien ... pour intégrer l'importance d'avoir toujours un environnement de travail propre et bien rangé. Cela peut sauver des vies ! "

Très déçue de n'avoir pas réussi à attraper le dernier Tripote Papeurz qui manquait à sa collection, Karambo afficha une légère moue lorsque Ajuntapall lui proposa de prendre en charge l'éducation morale d'Henrystocrate. Ce dernier ne semblait pas plus enchanté qu'elle.

" Eh bien ... c'est à dire qu'en matière de justice et de morale, il y aura beaucoup à lui enseigner ... "

La brunette jeta un coup d'oeil à gauche, puis à droite. Tout risque de voir une tignasse rousse surgir de nul part semblait écarter. Pour autant, elle demeura prudente.

" Je ne prononcerai pas le mot interdit, ô grand chef. Mais je pourrais néanmoins consentir à ce rôle de tutrice. "

Loin d'être dupe de la manière dont son responsable hiérarchique lui déléguait sa charge, Karambo pourrait sans doute y trouver quelques avantages. Comme par exemple, soumettre à Henry tout un tas de tâches ingrates que les censeurs moyens avaient appris à éluder au fil des ans. Le visage de la zoukette se radoucit, s'illuminant presque.

" Je ne suis pas inquiète pour toi, Henry. Tu as d'ores et déjà des qualités indéniables, et je suis certaine qu'avec moi, tu apprendras très vite. "

Passant dans les couloirs du CDBM pour une affaire de la plus haute importance dont elle seule connaissait l'importance, mais elle était vraiment très haute, Karambo se stoppa nette en voyant LA porte ouverte. Se pourrait-il que ... Mais alors ... Noooon ...

Elle ouvrit plus grand la porte ouverte qui alla claquer contre le mur. Oupsi. Il faudrait qu'elle suggère des blocs portes au chef.

La brunette reporta son attention sur les zig occupants de la pièce, et son regard ne tarda pas à tomber sur le parchezouille qu'Henrystocrate tendait à Ajuntapall.

" Oh my Schnibble ! " Très intriguée, elle s'approcha dans le dos d'Henry et lui sauta presque dessus dans le but d'attraper le mystérieux parchezouille. " Est-ce que c'est ce que je pense que c'est ?! " Après autant d'années, elle avait peine à y croire, il fallait qu'elle le voit de plus près.

Les talons de Karambo martelaient les pavés de la rue la plus passante de Vlurx. C'est que Karambo était pressée. Elle avait "boum pan pan" à faire !

Ne regardant pas vraiment ses pieds, elle s'entrava dans kah lampe qui se trouvait là, au beau milieu de la rue. Elle se redressa en pestant et avisa alors la raison de sa chute. Mais que TodZ faisait kah lampe au milieu de nul part ?!

Karambo plissa les n'oeils et l'observa.

" Okay, ma loupiotte. Ça va devenir personnel si tu te mets en travers de mon chemin. "

En voyant Homer, Karambo fut partagée entre zig sentiments contradictoires. Elle eut kahierement envie de lui faire kah gros câlin, puis zigiement kah peur de l'instrument qu'il cherissait comme la prunelle de ses n'oeils. Et comme Karambo était décidément kah zoukette raisonnable, elle décida de rester là et d'entamer la discussion.

" Oh bonjour. Que vous m'avez l'air aimable. Pourriez vous s'il vous plait m'indiquer le sens de tout ceci ? Mon aventure ici semble sans fin. Et puis il y a cette odeur.. peut-être la reconnaîtrez vous ? Elle a ce fond de jasmin, kah ravissante pointe d'agrume, et cette douceur aussi entêtante qu'inaccessible. Vous comprenez de quoi je parle ? "

Mais le zouk ne se departissait pas de cette envie de lui faire passer l'arme à gauche... Ou à droite, selon ses mouvements. Alors Karambo comprit qu'il aurait été impoli d'insister.

" Eh bien, bonne continuation à vous monzouk. Et encore merci pour votre non assistance. À jamais j'espère ! "

La blondinette referma la porte de la chambre de Didou122 et Homer, puis tenta d'humer l'air à la recherche de cette fragrance qui la menait en avant.

En dépit du bon sens, Karambo s'arracha à sa lecture pourtant passionnante pour continuer à explorer les lieux. Elle avait néanmoins rangé précieusement dans kah petite sacoche ce qui deviendrait sa nouvelle Bible de chevet, afin de ne pas l'égarer.  Elle pénétra dans kah nouvelle chambre, fit quelques pas à l'intérieur, promena kah regard circulaire sur les lieux, puis ...

" Schnibblesh !! "

Kah miroir lui montrait kah apparence totalement différente. Elle resta de longue minutes à observer son reflet sous toutes les coutures. Jusqu'à ce que ses talons émettent kah bruit suspect sur le sol. Elle avisa le parquet, curieuse. Elle tappa plusieurs fois du pied et le retira in extremis lorsque kah trappe s'ouvrit dans le sol. Karambo se pencha au dessus de l'ouverture, se demandant de quelle Todzerie il s'agissait.

" Washoe ? "

Son patron avait le chic pour retourner toute situation contrariante à son avantage. Nul doute qu'il devait bien avoir créé ça et là sur la Colline quelques passages secrets. La blondinette insista :

" Washoe ? "

Son patron n'était cependant pas dotté de kah ouie superzéroique. Mieux valait peut été hausser le ton ?

" WAAAAAASHHHHOOOOOOOOOEEEEEE !!!!!! "

Karambo ne savait plus où donner de la tête, entre le sbire qui ne voulait pas lui lâcher la grappe - ou la mèche, et l'animutant qui semblait décidé à la faire entrer dans kah pièce suspecte.

" J'suis pas venue ici pour souffrir okay ?! "

Harcelée de toute part, Karambo aperçut alors la fiole de Chnoubznok.

" Heure et kah ! C'est sûrement kah lotion pour les cheveux ! "

Elle se jeta sur la fiole et en avala le contenu cul sec.

Mais ce n'était pas kah lotion pour les cheveux malheureusement. Kah douleur intense irradia la brunette. Kah douleur comme elle n'en avait pas connu depuis ... Son neurone disjoncta pour lui éviter d'endurer la souffrance pkus longtemps et Karambo tomba inerte sur le sol. Cela permit au sbire derrière la porte de lui arracher la poignée de cheveux qu'il tenait encore. Cela libéra également Karambo de son emprise.

L'air interloqué, Karambo observa le bouzouk qui lui faisait kah drôle de proposition. Etait-ce kah sorte d'hôtel ici ? Elle agita doucement la tête de droite à gauche. Puis elle refusa poliment.

" Je suis désolée, je ne peux pas, je n'ai pas les moyens de p... "

Elle fut coupée par la sonnerie de son iToboz. Avisant rapidement la notification qui s'affichait sur l'écran, Karambo prit connaissance du don conséquent que venait de lui faire la Mairie. Elle reporta son attention sur le bouzouk tout nu, cherchant rapidement kah parade convaincante.

" Votre compagnie est malheureusement bien au dessus de mes moyens. "

Navrée, Karambo prit congés de son hôte pourtant bienveillant et si charmant. Elle se sentait subitement étonnamment en forme. La soupe qu'il lui avait offerte avait fait des miracles. Se laissant guider par l'odeur qui l'accompagnait depuis sa sortie du Kagibi, Karambo découvrit kah nouvelle salle qui n'avait rien à voir avec ledit Kagibi. Des équipements de sport de toutes sortes meublaient les lieux, ainsi que kah lit. Karambo commença à naviguer entre les bancs de musculation et autres joyeux outils de transpiration.

" Mais c'est n'importe kwa ! J'vois l'intérêt d'utiliser celui-ci, j'vois l'intérêt de soulever ce truk là, mais j'vois pas l'intérêt de s'allonger là... "

Toujours guidée par l'odeur, Karambo s'était approchée du lit aux draps de satin.

" A moins que ce soit la chambre de kah Prêtre du Schnibble ... "

Étrangement, Karambo les voyait bien musclés.  Mais elle ignorait d'où lui venait cette certitude. Pour autant, cela lui fit penser que l'activité physique devait sans doute permettre de canaliser davantage son énergie spirituelle. Et de l'énergie, aussi bien physiK que spirituelle, la brunette en avait à revendre. Elle se mit donc à l'entraînement. Elle commença, tranquillement, par tenter de soulever des haltères de ziggnee kilos, pleine de bonne volonté ... Puis retira kahdru ou kahgoz kilos. À elle les gros biskotos !

Interloquée par le sourire charmant du bouzouk aux n'oeils écarlates, Karambo mit quelques secondes à se reprendre. Ses explications trottaient dans son neurone, et invitaient de nouvelles questions. Il faudrait bien qu'elle le rattrape si elle souhaitait en savoir plus. Mais par quelle porte avait-il bien pu s'éclipser ? Celle l...

" AAAaah "

Karambo eut à peine le temps de faire kah pas de danse avec kah zoukette aux n'oeils verrons qu'elle se retrouva enfermée dans kah Rikiki Kagibi. La surface de la cloison face à elle était étonnamment lisse, elle pouvait y deviner son reflet. Elle s'observa. Surtout ses n'oeils. Elle se mit alors à penser tout haut ...

" Est-ce répandu les n'oeils rouges et les n'oeils bicolores ? Pourquoi les miens sont bleus ? Pourquoi pas ... je sais pas ... Vert par exemple ? Il était joli le n'oeil vert de cette zoukette ... C'est joli ça, vert ... Est-ce qu'on peut changer de couleur de n'oeils ? "

En proie à kah terrible dilemme, Karambo ne songeait même pas à se tourner pour trouver la sortie du Kagibi elle même.